Les ACSE lisent dans les bouses

Au Campus Agronova et malgré la pandémie, on aime le mixage. Mais un mixage de formation bien sûr ! Dans le cadre de leur formation Obsalim (Observation Alimentation), les BTS ACSE était en TP sur l’exploitation de Précieux.

Pourquoi ? Pour faire de la lecture de bouse.

Elise, BTS TC Agrofourniture

Eh oui Messieurs Dames ! les conseillers agricoles sont formés à la lecture de bouse pour diagnostiquer une ration bien ou mal valorisée par les vaches laitières et donc un coût de production bien ou mal maitrisé.

Et pour renforcer leur formation, j’ai fait appelle à Elise Daudel une apprentie de 2ème année BTS TC Agro-fourniture du Campus Agronova. En apprentissage dans la Société Timac Agro, son rôle est de faire des diagnostics de tamis à bouse chez les éleveurs.

Dans un premier temps, une approche globale.

Avant de s’occuper de nos bouses, il faut d’abord faire un état des lieux du troupeau : % de vaches couchés, perchés ou debout. % de vaches à l’auge, note d’état d’engraissement, état du poils et rumination font partis des indicateurs utilisés pour mettre en place un diagnostic.

Pourquoi l’ indicateur rumination ?

N’oublions pas, la vache est un ruminant qui la capacité extraordinaire, grâce à ses micro-organismes, de digérer la fibre et de la convertir en énergie. Donc un ruminant, ça rumine. Et en ruminant, ça salive et en salivant ça produit du bicarbonate (2g par litre de salive).

Pourquoi est-ce important ?

Le bicarbonate permet de garder le rumen à un ph de 6.2-6.5. Et donc de stabiliser notre population de microorganismes. La ration est digérée correctement ! C’est un cercle vertueux. Une bonne rumination c’est 50-60 coups de mâchoire entre 2 bols alimentaire. Une vache passe 9 h par jour à ruminer et entre 12h et 14h en position couché. Leur confort est donc très important car une vache peut produire jusqu’ à 1.6 kg de lait par jour en plus chaque heure de repos supplémentaire.

Donc, après avoir observé le bien être de notre troupeau, on collecte 5 kg de bouse. On passe ces bouses au tamis. Le tamis doit être d’un diamètre 5 mm maximum.

Pourquoi 5 mm ?

Le tamisage des bouses

Car au-delà de 5 mm, cela veut dire que la fibre est passé par le rumen mais n’a pas été digérée.

Après le lavage de la bouse dans le tamis, on pèse la fibre restante. C’est cette quantité de fibre restante, qui nous montre le fonctionnement de la digestion et de la ration. Pour donner un exemple, 30% de fibre restante sur la quantité globale, c’est 2.7 litres de lait perdu pour l’éleveur. Il n’y a plus qu’à multiplier par le prix du lait !

Elise a donc fait la démonstration aux BTS ACSE de l’importance de l’équilibre de la ration avec brio. Les BTS n’ont pas hésité à poser des questions et Elise à répondre avec l’aplomb d’une conseillère agricole.

Nos BTS ACSE devront se servir de cet indicateur entre autres, pour leur CCF M58 Conduire des systèmes biotechniques dans une perspective de durabilité (conduite des productions végétales et animales) mais aussi et surtout dans leur carrière agricole.

A eux de jouer…

Article proposé par Katia Popoff – formatrice

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