Quand les vers de terre n’ont plus de secret

Semaine chargée pour les élèves de 2nde Productions sur le Campus de Saint-Genest-Malifaux : devenir de vrais experts en vers de terre en sols agricoles du Pilat ! L’objectif étant à terme de répondre à la commande d’un groupe d’agriculteurs du Pilat.

La nature pour remplacer la charrue

En effet, ayant modifié sur des parcelles tests, leurs pratiques de travail du sol pour limiter l’érosion, les temps de travaux et autres dépenses liées aux interventions de matériels, les 10 agriculteurs engagés dans le GIEE PILATS* souhaitent obtenir des données scientifiques de suivi de la vie biologique de leurs sols. Si la nature peut remplacer la charrue, ce sera gagné !

*Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental – Projet Innovant Lié à l’Agroécologie du Travail de nos Sols

Pour cela, échantillonnages et autres comptages s’avèrent indispensables. Oui mais, avec un protocole éprouvé scientifiquement… C’est là qu’intervient l’équipe de recherche de l’Université de Rennes dans le cadre de l’Observatoire Participatif des Vers de Terre. Car oui, les vers de terre sont officiellement reconnus comme de vrais « ingénieurs des écosystèmes ». Leur biomasse représente en moyenne 1T/ha et ils produisent près de 30T/ha/an de déjections très appréciées par les couverts végétaux, et donc en agriculture. Leur présence et leur diversité sont ainsi reconnues comme des bio-indicateurs des sols et des usages.

Piquetage, Prélèvements, Extraction et étiquetage

Une fois cela bien en tête, reste à aller voir sur le terrain. Pour cela, initiation dans les espaces verts de la Maison du Parc à Pélussin.

Piquetage selon le plan du protocole, prélèvements homogènes et fiables, émiettement avec rigueur, extraction avec délicatesse de tous les vers de terre, étiquetage avec codage… Là, tout le monde est encore opérationnel… Mais quand vient l’étape d’identification, nous voilà perplexes ! Car non, tous les vers de terre ne se ressemblent pas et surtout, tous les vers de terre n’ont pas les mêmes actions sur le sol. Il y a ceux qui vivent en surface, ceux qui vivent en profondeur et ceux qui naviguent entre les deux via de nombreuses galeries bien utiles en agriculture. Sans parler de la distinction entre les adultes et les juvéniles !

Heureusement, nous avons pu nous entraîner en présence de l’équipe de recherche avant de partir réaliser de « vrais » échantillonnages sur les « vraies » parcelles des « vrais » agriculteurs. La pression est montée d’un cran, mais nous restons confiants.

2 nouvelles journées de travail

La classe de 2nde Productions va ainsi être mobilisée encore sur 2 journées pour établir les données qui serviront au suivi des parcelles test engagées dans la démarche. Les prélèvements étudiés partiront ensuite rejoindre le laboratoire de l’Observatoire Participatif des Vers de Terre pour mise en conservation et surtout pour agréger les données du Pilat à toutes celles déjà enregistrées. Une vision globale, à l’échelle du territoire national, peut ainsi se construire et s’enrichir au fil des envois.

Article proposé par Pascale Sabatier – Formatrice en zootechnie

 

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